Le Savon de Marseille


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Le Savon de Marseille est un bout de notre identité en tant que boutique à Bayonne, c’est aussi le produit phare, le plus vendu et le plus demandé. Il fait partie de notre vocabulaire, de nos connaissances proches ou plus distantes mais connaissez-vous ses origines, sa composition, et ses usages ? On vous répond juste ici !


Son Histoire

Le Savon de Marseille est un vieux savon. Les premières manufactures de savon de la ville phocéenne remontent au XIIème siècle. A cette époque, les savons de Marseille sont des Savons d’Alep mais sans huile de baies de laurier. En effet, les difficultés à trouver cette huile précieuse, poussent les maîtres savonniers à n’utiliser que de l’huile d’olive.

En 1688, l’edit de Louis XIV encadre la fabrication du Savon de Marseille : il ne peut contenir que des huiles végétales, les maitres savonniers abandonnent alors les graisses animales. Par contre, il n’a jamais été réglementé le lieu de production. Aujourd’hui encore, il n’y a pas d’appellation d’origine géographique.

L’essor de la savonnerie du XVIIème siècle a bien changé. Alors que Marseille produisait 20 000 tonnes de savon en 1660 grâce à 7 savonneries, la production a chuté : de 122 fabriques au début de 1900, il en reste moins de 5 en région Marseillaise.


Sa production

Le vrai Savon de Marseille est fabriqué dans des chaudrons (de grandes cuves) pouvant contenir plusieurs tonnes d’huiles et donc de savon.

C’est donc une saponification à chaud. Ce processus prend entre une semaine et 10 jours.

Un savon est le fruit d’une réaction chimique entre un corps gras (huile, beurre) et de la lessive de soude. La réaction chimique crée du savon mais aussi de la glycérine. Pour nettoyer le savon des impuretés (issues des huiles et beurres non raffinés par exemple), on utilise de l’eau.


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Un vrai Savon de Marseille a une composition simple : des huiles végétales, de la soude, de l’eau et du sel marin. Rien de plus ! Lors du processus Marseillais de fabrication du Savon, toute la glycérine est extraite. Il existe cependant une tolérance au regard du volume contenu dans les chaudrons, c’est pour cela que vous pouvez trouver sur une étiquette de vrai Savon de Marseille « traces de glycérine ». Tant que ce sont des traces, c’est un vrai ! Par contre si « glycerin » apparait dans la liste des ingrédients, vous êtes face à un faux Savon de Marseille. De même, s’il est coloré ou parfumé. En effet, il n’y a ni colorant, ni parfum, ni conservateur, ni fixateur de couleur… dans un Vrai Savon de Marseille.


Le Savon de Marseille est vivant ! Un savon frais sera plus foncé et il va s’éclaircir en séchant. Vous saviez qu’un savon sec va durer plus longtemps ? Et bien oui, un savon qui a perdu une partie de sa teneur en eau par évaporation va durer beaucoup plus longtemps !


Les Savons de Marseille peuvent être verts (à l’huile d’olive) ou blancs (à l’huile de palme). Tous deux contiennent de l’huile de coco (coprah) qui permet au Savon de Marseille d’avoir des propriétés moussantes mais aussi de durcir rapidement et sur le long terme.


Concernant l’Huile de Palme, voici quelques faits relatés sur le site du Fer A Cheval afin de remettre en perspective l’utilisation de l’huile de palme dans le Savon de Marseille : « Le palmier à huile est d’origine africaine, c’est en 1830 que des hollandais plantent cet arbre en Asie du Sud-Est. Dans les années 1900, les anglais et les hollandais commencent à exploiter cette huile mais dans les années 1960 la demande s’accroît pour atteindre des conséquences majeures sur l’environnement dans les années 90. En Europe, cette demande accrue en huile de palme fournit, selon une étude de 2015, l’agroalimentaire (42%), les bio-carburants (37%), les combustibles industriels (11%), l’alimentation animale (7%) et l’oléochimie (3%) (lubrifiants, bougies, cosmétiques…). Parallèlement, le savon de Marseille a eu un destin inverse. Après la seconde guerre mondiale, avec l’essor des poudres à laver, les savonneries ferment peu à peu pour n’en rester plus que 4 traditionnelles à ce jour. L’essor de la demande et de la surconsommation en huile de palme depuis les années 60 ne provient donc pas de la fabrication de l’authentique savon de Marseille. Ayant pleinement conscience qu’il existe dans l’opinion publique une grande interrogation sur son impact environnemental, et bien que cela concerne principalement l’industrie des biocarburants et l’industrie agroalimentaire, nous tenions à vous informer que l'huile de palme et l'huile de palmiste utilisées sont des huiles RSPO. » (Production durable)


Ses usages

Comme vous avez pu le voir, il existe 2 Savons de Marseille, en fonction des huiles utilisées.

Le savon de Marseille vert est très apprécié pour les vertus de son huile, riche en vitamines E. On l’utilise principalement pour le lavage des mains et du corps. L’huile d’olive étant plus grasse, elle va permettre d’avoir un savon qui reste doux pour l’épiderme.

Le savon de Marseille blanc est celui que les femmes utilisaient lorsqu’elles se rendaient au lavoir pour faire leur lessive. Il a un fort pouvoir dégraissant et c’est ce qui fait qu’encore aujourd’hui, on va l’apprécier pour nettoyer du linge, ou faire sa vaisselle.


Le Savon de Marseille est biodégradable et donc non polluant. Il constitue une alternative écologique aux produits chimiques d’entretien et d’hygiène au quotidien ! Il se présente sous différentes formes et poids pour convenir à tous les usages !